Depuis notre arrivée au Vietnam, on se rapproche un peu à reculons de la baie d’halong. Parce qu’on entend partout que c’est une autoroute à touristes et que les bateaux sont à la queue leu leu dans la baie. Pas très sexy. 
Et en même temps, impossible de passer à côté de ça…

Mais on avait aussi entendu parler de Cat Ba, une île au sud de la baie d’halong d’où, semblerait il, les croisières sont moins fréquentées et dans les mêmes paysages. 

On fini par prendre notre petit bus de Tam Coc, pour arriver à Cat Ba après une petite traversée en ferry. Clairement, Cat Ba town c'est un peu la misère. Une enfilade de guest house et de restos, ponctuée de quelques salons de massage qui ne font pas très envie… Bref, sur le coup, ça nous botte moyen.

On file quand même voir les plages réputées superbes. Et en effet, Cat Co 1, Cat Co 2 et Cat Co 3 sont superbes : beau sable blanc, belle eau transparente et roches karstiques au loin. Paysages de dingo. Egalement environ 2000 vietnamiens dans les premiers 6m d’eau. Ca m’a fait penser aux photos qu’on voit des plages en chine.

Mais Tao est complètement hystéro d’être à la plage. Il court détruire les châteaux de tout le monde sur le sable et se jette dans les vagues. Il s’est d’ailleurs pris quelques belles gamelles qui n’ont pas l’air de l’avoir traumatisé. 

On réserve une croisière pour le lendemain avec une compagnie qui ne passe pas sur la fameuse Monkey Island. Pour info, elle abrite des milliers de macaques réputés très agressifs, les guides touristiques leur font boire du coca et fumer des clopes pour les touristes. Merci mais non merci. Donc objectif : trouver une compagnie qui n’y va PAS.

Trouvé. Et on embarque donc le lendemain dans un gros bateau avec une trentaine de personnes pour visiter sur la journée la baie de Lan Ha, s’y baigner et faire du kayak. 

Les paysages sont les mêmes que Halong mais en effet moins fréquentés. On ne croisera qu’un seul autre bateau comme le notre au moment de la session baignade. Parfait. 

Tao est le seul enfant à bord et tout le monde le surkiffe. Il se fait pote avec des français, et la plupart des nénettes dans le bateau le reluquent avec un sourire niais en me disant « He’s the cutest thing I’ve ever seeeeeeeeen ». Cœur avec les doigts. 

Mais ce que Tao préfère c’est tourner le gouvernail avec le capitaine, qui s’en amuse aussi beaucoup. On fini tous par le laisser jouer pendant les différentes pauses jusqu’à ce qu’un son strident et extrêmement fort retentisse… Tao se met à hurler et me court dessus en beuglant « Maman ! Maman ! ». Je n’ai jamais vu une telle terreur dans ses yeux. 

Et bien bichon avait tout simplement appuyé sur le klaxon, plutôt digne d’une alarme à incendie, et il fallait rappuyer dessus pour que ça s’arrête. Evidemment tout le monde a rit à en pleurer sauf Tao qui en a pleuré un bon moment. Pour la discrétion on repassera.

Le temps était superbe. La baignade délicieuse, les paysages fabuleux, le soleil cogne fort. On visite les fameuses Fish Farm. C’est incroyable, de vrais villages installés sur l’eau. Il y a même le bar et le karaoké et on a vu quelques chiens se balader sur les pontons des maisons. En fait il y a énormément de vie dans la baie d’halong, et pas seulement touristique.

La veille on nous avait dit qu’une tempête arrivait sur Cat Ba. On ne dirait pas, la mer est d’huile et le soleil écrasant.

Vient le moment de rebrousser chemin pour rentrer. On est censés s’arrêter encore une fois pour se baigner. Et puis au loin on voit des gros nuages noirs. L’équipage parle en vietnamien en montrant l’orage et la direction opposée. Ils essayent de se mettre d’accord sur la direction à prendre pour éviter le grain. Sauf que le temps qu’ils se décident, un orage de dingue s’est abattu sur nous et toutes les discussions se sont arrêtées dans le bateau.

Comme nous étions plutôt au large, le capitaine a bifurqué pour rentrer entre deux pains de sucre et tenter de se mettre à l’abri. Sauf qu’arrivés là, c’était carrément pire. La houle était énorme et le capitaine ne voyait plus rien, tout ça entre des roches énormes, dans un passage méga étroit, et un vent qui menaçait de nous envoyer fracasser contre les roches karstiques. Une vague énorme rentre dans le bateau. Tao se met bien évidemment à hurler de peur : « Maman ! Maman ! Il faut qu’ils ferment la porte ! »

L’équipage panique un peu mais semble maîtriser. Nous on fait pas les fiers. Ils jettent les 2 ancres pour attendre que ça passe. Ils nous regardent et nous disent en tremblant « Ca va… Ca va, no worry, c’est normal »… « OK ouais ».

Je te garantis que quand tu vois un équipage se mettre à crier et courir dans tous les sens, tu te demandes comment tout ça va finir. Finalement le grain passe et nous repartons tranquillou. L’atmosphère se détend et le guide nous dit que ça arrive très souvent mais que quand même celui là c’était un « plus gros que normal ». Ha ha ha…

Dans tout ça, le klaxon s’est déclenché une seconde fois et Tao a renvoyé la crise de panique. Mais ça y est il a plein de copains dans le bateau qui jouent avec lui et m’aident à le rassurer. Au final, on n’oubliera jamais cette aventure. Ca aurait été tellement fade sans ça ! 

La baie d’halong (que nous avons longé avant l’orage) est vraiment sublime. Et on est contents de l’alternative. Je ne sais pas si Tao remontera de si tôt dans un bateau mais malgré tout, pour nous, ce sont des choses qui marquent un voyage. On s’est vraiment liés avec quelques couples qui étaient là, curieux de savoir ce que c’était de voyager si longtemps avec un petit, et qui ont fini par nous dire qu’il feraient certainement la même chose le moment venu (===> fierté !)

Il nous reste peu de temps au Vietnam. On file vers le nord du pays, à la fraiche. Et puis on retrouvera ma chérie Hanoï avant de rentrer à la case.