Hoi An c’est la ville dont tous les blogs vantent la beauté, et dont beaucoup de familles en voyage sont tombées amoureuses. On en attend beaucoup. 

Ce n’est pas un mensonge. La ville est magnifique, hyper bien préservée, calme, piétonne sur de nombreuses ruelles. On y découvre de vieille bâtisses à la chinoise et des ponts (la rivière découpe la ville partout), notamment le superbe pont japonais, ZEU cœur of the city. 

En revanche c’est BLINDE de touristes. Alors je me félicite encore un bon coup d’avoir pécho un hôtel au calme. On est au milieu des rizières, loin du centre, dans une famille fabuleuse qui est aux petits soins avec nous.

Le premier soir, notre sortie au night market nous laisse un peu pantois. Embouteillages pour traverser à pied le pont, partout des vendeuses de bougies à déposer sur le fleuve (dans des petits paniers qui m’ont bien l’air en plastique … Je serre les dents et ferme ma bouche en voyant les milliers de petits paniers en question sur la rivière), échoppes qui vendent toutes la même chose…

Mais ne nous laissons pas abattre, on lève le nez et … la voilà la beauté de Hoi An, dans ses milliers de lanternes qui éclairent les rues, dans les petites vendeuses de Mango Cake (qui comme son nom l’indique ne contient pas du tout de mangue, mais c’est quand même une tuerie culinaire, même Tao en a avalé 2), dans les jolis petits magasins aussi qui vendent essentiellement des lanternes. C’est une ville où flâner est un plaisir puisqu’on ne passe pas son temps à éviter les scooters et autres véhicules fous sur la route. 

Les petits marchés en dehors du centre sont superbes. Bon... faut pas être trop grand et avoir le coeur bien accroché mais les étalages de poissons ont toujours du succès avec Tao ("Maman c'est quoi ça ? Pourquoi le poisson il saigne ?")

Bon moi je reluque grave les lanternes et je sens Tof à côté qui angoisse « je vais me trimballer une lanterne jusqu’à la fin du voyage … Je le sens gros comme… » Gagné ! Non seulement j’ai investi dans deux beautés mais j’ai en plus emmené toute la smala rencontrer la Lantern Lady, qui nous a appris à fabriquer des… ben ouais des lanternes. 
Pendant que j’enroulais mon fil autour de la structure en fer, Tof devait tordre des bouts de bamboo et coller dessus des morceaux de tissus pour fabriquer la sienne.

 Toutes les 5 minutes la dame venait me dire que Tof était trop fort et qu’elle allait le garder avec elle. Pendant que son mari devait retoucher les lanternes de tout le monde, elle s’extasiait devant le boulot de Tof. Le blond je vous dis. Le mec qui réussit tout ce qu’il fait. Il s’est même permis de critiquer la technique ancestrales de la fabrication de lanterne Hoi Anaise en disant que les finitions c’était quand même un peu du foutage de gueule. 

Pendant ce temps Tao a déballé tous les fils et tous les tissus et tenter de découper tout ce qui pouvait l’être dans le magasin. Carnage dans le petit magasin de la lantern lady…

A Hoi An, nous avons passé pas mal de temps à nous balader et notamment dans le village voisin où sont cultivés des légumes bio. Bon je suis pas encore hyper au point pour reconnaître un légume aux feuilles qui dépassent mais on a repéré l’anis et le manioc et quelques feuilles de riz en cours de fabrication. On y a aussi rencontrés nos premiers buffles d'eau (pas très sociable comme animal)

La chaleur écrasante (<- ce mot est trop petit pour exprimer notre désarroi et les litres de transpiration perdus à Hoi An) nous a vite poussés à nous arrêter dans un café. 

Voir les gens travailler dans les champs avec 42°, un air chaud, voire brulant, ça nous a quand même un peu brisé le cœur. Ok ils sont habitués, mais ils sont aussi couverts de la tête aux pieds (pull et compagnie) pour se protéger du soleil. Enfin bref, pas Glop.

Tao a sympathisé avec les deux gamins du café (enfin il a surtout volé la trottinette du petit) et en deux minutes il était couvert de je ne sais quelle substance rouge. Bon OK passons, il se régale et surtout avec les aller retours de trottinette qu’il a envoyé, on croise les doigts pour qu’il envoie une sieste.

Nous avons fait un petit saut dans le village voisin des potiers où les magasins vendent tous la même chose : des horreurs en forme de cochons qui font office de sifflet. Tao s’est essayé à la poterie pour fabriquer son cochon. Après une phase « maman s’est caca la boue », il ne voulait plus s’arrêter. Sauf qu’évidemment à la fin la dame voulait me vendre à prix d'or les deux atrocités faites par mon fils « Non merci ça ira, il se souviendra avec les photos hein »

Ici au Vietnam, Tao se fait un peu moins tripoter qu’en Malaisie ou à Bali. Dans un autre style, il se fait régulièrement kidnapper. C'est-à-dire que les nénettes arrivent, le prennent dans leur bras, et se taillent en riant, criant, et lui faisant des papouilles.

Tout cela en ignorant la mère paniquée qui suit ce beau monde avec retenue mais détermination. 

En général ça finit avec un morceau de pain, des sucettes, des morceaux de … trucs qu’en général il me ramène en disant « Maman tiens, c’est la dame qui m’a donné, j’aime pas ». Elles lui demandent toutes son âge, son prénom et s’il veut rester avec elles pour toujours. 

Bon là quand même, il les regarde en criant « NON » et se jette dans mes bras (quand même). Les hommes ne sont pas en reste et Tao se fait donc plein de potes de notre âge, ce qui nous permet de savourer une bière pendant que les baby-sitter opèrent. 

Nous avons parcouru Hoi An en long en large et en travers. Mais notre lieu de prédilection fut l’hôtel où la famille qui nous accueillait était tellement adorable qu’on avait envie de passer du temps avec eux. La veille de notre départ, ils ont invité tous les locataires à manger et nous ont préparé un repas gargantuesque. Incroyable. 

On repart de Hoi An vers Hué pour une petite journée avant de monter à Hanoï. Le Vietnam m’a pris dans ses filets. Je suis sous le charme. Cette fin de périple s’annonce parfaite.