C'était un rêve depuis tellement longtemps que j'en suis encore bouleversée. Il est de ces lieux qu'on a tellement vus dans les guides de voyage et dans les magazines qu'on se demande si on ne sera pas un peu blasés en arrivant. 

Macchu Picchu c'est une grosse boule d'énergie dans le ventre et un paysage qui prend aux tripes. Entre la montagne et la jungle, le climat est exceptionnel et on trouve de tout : café, quinoa, citron, orange, ananas... Pas fous les incas ! 

Les larmes me sont montées quand derrière la première colline je suis tombée sur LA photo du touriste de base. Ce n'est pas pour rien que cet endroit est si visiter, c'est sûr, même si on sait le mal que ça lui fait. 

Bon c'était peut être aussi parce que j'étais épuisée du périple vécu pour arriver ici...

Je suis arrivée assez tôt pour qu'il n'y ai pas trop de touristes mais ça n'a pas duré... J'ai monté les quelques "je ne sais combien" de marches du Wayna Picchu, bravant mon vertige (mouais bof, j'ai pleuré comme un bébé tout le long). Sans regret une fois arrivée en haut. 

De retour en bas, les touristes sont partout et clairement ça fait perdre de son charme au lieu. Et moi je me mets à ronchonner avant de m'endormir sur un bout d'herbe dans un coin. A mon réveil, un lama me regardait l'herbe à la bouche et le l'air interrogatif. 

Pourquoi tant de fatigue ? Parce que pour arriver ici, j'avais en tête de suivre un chemin alternatif qui revient moins cher et promets quelques émotions fortes. Cette manie de toujours vouloir faire au plus compliqué. 

Descriptif du guide : Depuis Cuzco, prendre un bus public vers Santa Maria (départ 8h du mat). De Santa Maria, prendre un combi ou taxi vers Santa Teresa où l'on peut passer la nuit. De Santa Teresa, on peut soit marcher soit prendre un autre transport jusqu'à la centrala hydroéléctrique. Enfin de la centrale, en suivant la voie de chemin de fer, on arrive à Aguas Caliente en 2h30 à 3h, d'où il faudra encore monter la grande côte jusqu'à Macchu Picchu.

Sur le papier : EASY !

Mardi matin, je rate le bus (je venais de passer trois jour clouée au lit à me gaver de médocs)... donc je me dis Ok pas grave c'est pour demain. En rentrant, l'hotel me propose de m'amener à la central hydroelectrique pour plus ou moins le même prix, en évitant toutes les étapes. OK ! Je monte avec un groupe de 4 jeunes qui ont acheté leur tour organisé. 4h plus tard, manifestations des cocaleros (les paysans des montagnes qui plantent la Coca). On donne chacun 1 sol et on passe. 

Jusque là, ça va...

Ca se corse 10 bornes plus loin (après avoir enlevé des arbres, des pierres, contourné un camion à coups de pelle pour élargir la route) on arrive à Huyro, le village est fermé "Vous ne passerez pas".

Bon... Après moultes discussions, ils nous laissent attendre et en 10h, seule la voiture transportant les poulets passera. Faut bien ravitailler les troupes ! Pendant ce temps on explore le ruisseau qui passe à côté et que l'on traverse accrochés à un filin avec trois argentins supers rencontrés sur la route.

Forcément, de telles aventures créent des liens et on a besoin de faire passer le temps. 

On rencontre Paulino qui nous montre toutes les plantations de café, d'oranges... Ces 10h d'attente furent l'occasion de rire à gorge déployée et de faire des superbes rencontres. 

A 22h30, les manifestants sont tous bourrés et nous ouvrent le passage. On continue donc la route au milieu de la jungle-montagne qui à l'air superbe, dommage que ce soit la nuit. Un passage est super dangereux, à flanc de montagne et flippant. Je broie la main de mon voisin de voiture. Nous arrivons à la centrale à 1h30 du mat et c'est parti pour marcher jusqu'à Aguas Calientes où nous arrivons à 4h...

Je me prépare à marcher vers le Macchu Pichu : 900 marches ! Non je peux pas, je prends le bus. Visite puis redescente à pied cette fois, puis retour tranquillou vers Cuzco...

Voilà. Je voulais de l'aventure, j'ai été servie. Et ce passage par Macchu Picchu est à jamais gravé dans mon coeur...

Loin des 2500 touristes qui se pointent chaque jour sur le Macchu Pichu à coup de 400 dollars la journée. A 10h le site est envahi par des groupes de 25-30 personnes et il est impossible de l'éviter. Ça reste tout de même un endroit fabuleux par lequel il faut passer

Du Pérou je en pourrais vous en dire plus car j'ai tellement passé de temps en Bolivie que je n'en ai plus assez pour aller plus loin. Je dois rebrousser chemin vers Santiago de Chile et attraper mon avion.