CUBA #2 - LA HAVANNE
Rumba et... Prise de chou !

Deuxième journée dédicacée à la rumba dans un lieu magnifique dont les murs sont tous peints par un artiste cubain. Je tombe en plein rêve : plusieurs groupes enchaînent les rythmes endiablés de rumba afro cubaine et les vieux comme les plus jeunes, tout le monde danse avec une énergie incroyable.

Je suis plus sollicitée que jamais et je fini par bien m’entendre avec Ricardo. Seulement voilà, ce gentil monsieur abuse de la bouteille et devient de plus en plus collant et désagréable. Il m’empêche de parler avec les autres gens, s’énerve et parfois insulte. Je lui propose donc de se calmer immédiatement parce qu’il me gave.

Pas moyen… Il me suit jusque chez moi, et puis moi, naïve que je suis, je lui paye de la bouffe, des rhums et le gars commence en plus à être bourré et franchement désagréable. Comme il commence à vraiment me gonfler je lui dis que je rentre, il me suit, me dit qu’il m’attend, je lui dis non, il m’attend quand même, et sonne une demi heure plus tard.

En fait les cubains sont assez persuasifs et tout est bon pour te convaincre de rester avec eux. L'espoir derrière étant évidemment que tu les sortira de Cuba. Mais du coup, mes deux premiers jours furent un peu stressants. Constamment appelée dans la rue, les Cubains tentent de m'escroquer toutes les 5 minutes. Donc un peu inquiète, je continue ma route dans l'espoir de pouvoir rencontrer des gens bien...

Bref... Pour continuer sur ce charmant jeune homme, je sors, il m’engueule, m’insulte blabla. Oulaaaa ! Tu dégages, tu me laisses. Je ressors une heure plus tard un peu inquiète, mais il n’est plus là. Du coup, gros flip que les cinq jours à Cuba ne soient faits que d’histoires de ce genre… Même si je le savais, ce n’est pas du plus agréable. Au final direction le quartier chinois et là…

Dans une rue du quartier chinois, je m’arrête près d'un chanteur de rue, Piedrito, qui me chante quelques chansons en hurlant mon prénom sur le rythme de boléros suaves. Il me propose de venir manger chez lui le lendemain midi : Ok ! Entre temps, Gustavo se pointe pour écouter Piedrito qui est aussi humoriste à ses heures : grosse marade.

Piedrito s’en va et je reste avec Gustavo et sa copine, Aylin, qui loue des copies de DVD dans la rue pour 10 pesos cubanos. On commence à bien parler et ils me racontent comment fonctionne le système Cubain et pourquoi ils le détestent. Aylin a goûté au rêve car un petit ami suisse lui a payé plusieurs fois le voyage vers la France et la Suisse. Et puis il est mort d’un accident de voiture.

Nous parlons un bon moment sur le bord du trottoir et ils me racontent comme ils aimeraient sortir de Cuba, pouvoir voyager, gagner leur vie un peu plus dignement… Aylin a chez elle une peinture d’un paysage. En passant devant elle me dit : « j’aimerais vraiment voir ça en vrai »… Bam !

Je leur paye des bières, on mange un bout et puis on se balade sur le Malecon jusqu’à deux heures du mat’. Ils refuseront que je paye les chicharrones que nous mangeons vers minuit. Le Malecon est une longue avenue qui longe la mer sur 7 kilomètres et c’est aussi le lieu de prédilection des cubains la nuit : musique, danse, couples… Pour moi, c’est le meilleur moyen de rêver en regardant l’horizon : pas top quand tu sais que ceux qui prennent la mer pour partir sont 200 sur un pauvre radeau qui arrive rarement à destination…

Je rencontre au passage l’oncle José qui me fait rentrer chez lui pour me montrer ses deux portraits de Fidel et de Che Guevara (trois fois plus grand que le premier).

Rencontre extraordinaire donc, je me fonds dans le vrai Cuba, et je me sens entre de bonnes mains après mes mésaventures. On se fera quand même arrêter deux fois par la police qui nous interrogera sur la raison pour laquelle nous sommes ensemble (cubains et touriste ne sont pas autorisés à discuter ensembles...).